Nouveau scandale concernant la Fonderie Horne

« C’est au-delà de tout ce qu’on pouvait imaginer »

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Publié il y a 1 an
Nouveau scandale concernant la Fonderie Horne
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Radio-Canada a révélé que la Fonderie Horne a reçu plus de 340 000 tonnes de déchets industriels dangereux en l'espace de seulement cinq ans.

Ce sont des documents confidentiels obtenus par Radio-Canada qui ont révélé que l'entreprise ne se limite plus seulement au concentré de cuivre et au recyclage de vieux appareils électroniques. En effet, l'usine située à Rouyn-Noranda a reçu des milliers de tonnes de déchets en provenance de la Russie, de Singapour et même du Brésil.

Toujours selon ces mêmes documents, on y apprend que l’entreprise russe Nornickel a acheminé 8193 tonnes de boues et de résidus contenant des métaux, alors qu'une liste des matières dangereuses résiduelles envoyée par la Fonderie Horne au ministère de l'Environnement du Québec indique qu’ils pourraient être contaminés par des BPC, un produit chimique synthétique persistant dans l’environnement.

Du côté de la multinationale suisse Glencore, propriétaire de la fonderie, celle-ci affirme que toutes ses importations de Russie ont cessé depuis plusieurs mois, mais de 2017 à 2020, l'usine située à Rouyn-Noranda a reçu 155 000 tonnes de matières dangereuses des États-Unis, 81 000 du Canada et 100 000 du reste du monde.

Le porte-parole de Glencore, Alexis Segal, a expliqué: «Le modèle d’affaires de la Horne est de plus en plus dépendant des intrants d’outre-mer à la suite des fermetures des mines de cuivre en Amérique du Nord. Nous visons donc à traiter le plus de produits recyclés possible et à traiter tous les concentrés de cuivre disponibles. [...] Nous n’envisageons pas de changer de modèle d’affaires. »

Une liste obtenue par Radio-Canada révèle la présence de résidus d’usinage, de rebuts issus d’eaux usées, de la ferraille et même du charbon contaminé au cyanure dans les déchets recyclés à la Fonderie.

Nicole Desgagnés, porte-parole du comité citoyen Arrêt des rejets et émissions toxiques de Rouyn-Noranda (ARET), n'a pas caché son indignation devant de telles informations: «C’est au-delà de tout ce qu’on pouvait imaginer. Jamais on n'a pu penser qu’on servait de poubelle au monde, c’est incroyable. »

Rappelons enfin qu'au cours des derniers mois, des rapports ont confirmé que l'arsenic et le cadmium rejetés par la Fonderie Horne sont la cause d’excès de cancer du poumon à Rouyn-Noranda.

Source: Radio-Canada