Un Québécois meurt après avoir attendu pendant plus de 11 heures pour une ambulance.

Quelle tragédie.

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Publié il y a 1 an
Un Québécois meurt après avoir attendu pendant plus de 11 heures pour une ambulance.
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Un homme de 65 ans a perdu la vie après avoir attendu plus de 11 heures pour une ambulance.

C'est Stéphanie Cybriwski qui a dénoncé les conditions dans lesquelles son père Myron a perdu la vie le 14 mai dernier. Comme l'a expliqué Mme Cybriwski lors d'une entrevue avec le Journal de Montréal, son père venait tout juste de débuter sa retraite lorsqu'il a ressenti un malaise le 14 mai dernier: «C’était le genre d’homme qui ne voulait pas déranger. Il préférait aider les autres que demander de l’aide pour lui-même. Il était nouvellement retraité, il n’avait même pas eu le temps de toucher à son premier chèque de pension.»

C'est donc le 14 mai, vers 5 h 20, que M. Cybriwski a communiqué avec le 911. L'homme de 65 ans disait alors souffrir d'un mal de tête, tandis qu'il se disait incapable de se lever.

Un répartiteur du 911 lui avait alors indiqué qu'il pourrait y avoir un long délai avant l'arrivée des ambulanciers. Dans l'enregistrement de l'appel au 911, on peut entendre ce dernier déclarer: «Je vais envoyer les paramédics dès que possible pour vous aider. Par contre, il pourrait y avoir des délais jusqu’à sept heures avant qu’on arrive. »

Les secours seront finalement arrivés près de 11 h 30 après l'appel initial, vers 16 h 50.

Lors de l'arrivée des ambulanciers, M. Cybriwski était déjà décédé.

La fille de M. Cybriwski déplore notamment le fait que le décès de son père s'ajoute à une série d'autres décès qui se sont produits dans des circonstances similaires: «Ça montre que ça peut arriver plus souvent qu’on pense et à n’importe qui. Et si rien ne change, ça va arriver encore. C’est inacceptable. Le gouvernement doit faire quelque chose. »

Les autorités ont expliqué de leur côté que de tels délais sont causés par un manque d'ambulanciers, en plus d'effectifs réduits.

Stéphanie Cybriwski a d'ailleurs tenu à préciser qu'elle n'entretenait aucune amertume à l'égard des ambulanciers: «Le système de santé est juste brisé. Ils travaillent dans des conditions terribles. Ils ont besoin de ressources, de monde. Les gens sont brûlés, c’est terrible [...] Si se faire dire d’attendre durant sept heures est le standard acceptable, je ne comprends rien. [...] Je suis fâchée, je suis triste. Je pleure chaque jour en y repensant. [...] Il ne méritait pas de mourir en train d’attendre de l’aide. ​Il n'avait même pas eu le de profiter de sa retraite, il n'avait pas vraiment de problèmes de santé connus, outre qu'il a eu ses moments difficiles en raison de l'alcool.»

Mme Cebrywski a souligné que les services d'urgence n'ont effectué aucun suivi auprès de son père durant la journée où il attendait l'arrivée des secours: «Si quelqu’un s’était présenté rapidement, je ne peux m’empêcher de penser qu’il aurait survécu. [...] Je m’imagine ses derniers moments, seul... j’aurais aimé qu’il m’appelle cette journée-là. »

La jeune femme a demandé à Urgences-Santé de lui fournir les enregistrements audios des conversations impliquant son père, car elle espère comprendre ce qui a pu se produire: «C'est vraiment traumatisant. Quand j'ai réalisé que j'entendais probablement les derniers mots qu'il a prononcés avant de mourir, ça donne un choc. »

Enfin, Mme Cebryski a tenu à rendre hommage à son père en déclarant: «C'était un fan des Rolling Stones. Je l'avais surpris avec des billets pour aller les voir, en 2019 à Boston. Il était tellement heureux, je ne l'avais jamais vu autant sourire. »