Une infirmière suspendue à cause d'une toast au beurre d’arachide

Elle ne touchera pas de salaire pendant 3 jours...

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Publié il y a 1 an
Une infirmière suspendue à cause d'une toast au beurre d’arachide
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Une infirmière d'un CHSLD de Longueuil a été suspendue trois jours sans salaire en raison d'une toast au beurre d'arachide.

Alors que le système de santé fait face à une pénurie de main-d'œuvre, voilà que le Centre d’hébergement du Chevalier-De Lévis, à Longueuil, a trouvé le moyen de suspendre une infirmière, car celle-ci aurait mangé une toast au beurre d'arachide.

Dans la lettre de suspension qui est datée de jeudi dernier, on peut y lire que l'infirmière a été accusée d'avoir volé de la nourriture destinée aux résidents. La lettre indique que l'infirmière s'est montrée coupable d'un « manquement grave à vos obligations de loyauté et d’honnêteté. »

Toujours dans la même lettre qui a été signée par la direction des soins infirmiers du centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS), on peut aussi y lire: « Vos manquements ont des conséquences négatives importantes tant sur la réputation de l’établissement que sur votre crédibilité professionnelle ainsi que sur la qualité des services offerts à notre clientèle. »

Du côté de la présidente locale de la FIQ pour la Montérégie-Est, Brigitte Petrie, celle-ci a décidé de poser un geste symbolique au bureau du président-directeur général du CISSS de la Montérégie-Est en allant remettre deux pains tranchés pour que les infirmières puissent manger sans risquer une suspension.

Une infirmière suspendue à cause d'une toast au beurre d’arachide

L'employée qui souhaite garder l'anonymat a expliqué avoir été rencontrée à ce sujet le 3 novembre dernier afin de livrer sa version des faits.

La lettre indique que l'infirmière avait admis avoir mangé la toast parce qu'elle n'avait pas eu le temps de déjeuner, tout en ajoutant qu'elle ne savait pas qu'une telle pratique était interdite.

Brigitte Petrie, la présidente de la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ), n'a pas hésité à exprimer son désaccord quant à une telle décision: « Je trouve ça épouvantable, pour une toast. Elle était sûrement plus efficace après avoir mangé sa toast... Je ne dédouane pas le fait de prendre du matériel. Mais un avis verbal aurait peut-être été suffisant. Que tu voles une miette de pain ou des médicaments, c’est le même bateau. »

La FIQ a d'ailleurs rappelé qu'il y a souvent des tranches de pain à la portée des employés dans les CHSLD, au cas où des résidents auraient faim. Toujours selon ce qu'a indiqué l'organisation, il arrive régulièrement que des infirmières doivent même parfois en jeter, parce que le pain devient périmé.

L'infirmière sera donc suspendue sans salaire les 5, 9 et 11 décembre prochains et en cas de récidive, le CISSS a même évoqué la menace d'un congédiement.

Signalons enfin que le syndicat compte bien contester cette mesure disciplinaire.