Un enseignant qui a été blessé lors de la tuerie dans une école d'Uvalde, au Texas, a déclaré qu'il «ne pardonnera jamais» à la police d'avoir attendu une heure avant d'aller affronter le tireur.
11 élèves d'Arnulfo Reyes ont perdu la vie dans la fusillade qui s'est produite à Uvalde.
Lors d'une entrevue avec ABS News mardi, le professeur n'a pas hésité à qualifier les policiers de «lâches» en raison du délai qui a été nécessaire avant leur intervention: «Ils sont assis là et n'ont rien fait pour notre communauté. Ils ont mis beaucoup de temps à entrer. … Je ne leur pardonnerai jamais.»
Arnulfo Reyes a dû subir cinq interventions chirurgicales pour se remettre de plusieurs blessures par balle.
Le professeur qui a enseigné la troisième et la quatrième année à l'école Robb Elementary a expliqué que les coups de feu ont commencé alors que sa classe visionnant un film d'animation de la famille Addams.
Dès qu'il a entendu un bruit fort, M. Reyes s'est empressé d'ordonner à ses élèves de se cacher sous leur bureau et de faire semblant de dormir: «Quand je me suis retourné … je l'ai juste vu.»
L'instant d'après, M. Reyes était atteint au bras par une balle, puis le tireur s'en est aussitôt pris à toute la classe avant de tirer à nouveau sur l'enseignant au niveau du dos: «Je n'avais aucune notion du temps. Quand les choses tournent mal, cela semble être une éternité. La seule chose que je peux dire, c'est que j'avais l'impression que mon sang était comme un sablier.»
Il aura fallu une heure avant que la police ne finisse par rentrer dans la salle de classe. Les 11 élèves de la classe de M. Reyes étaient déjà décédés: «Je me sens tellement mal pour les parents parce qu'ils ont perdu un enfant. Mais ils ont perdu un enfant. J'en ai perdu 11 ce jour-là, tous en même temps.»
La police d'Uvalde a été vivement critiquée pour sa façon de procéder lors de la tuerie et selon les autorités, si les agents ont attendu une heure avant d'intervenir, c'est parce qu'ils croyaient que les enfants étaient déjà morts, or il a été démontré que plusieurs enfants étaient toujours en vie et que certains avaient même communiqué avec le 911.
C'est le directeur du département de la sécurité publique du Texas, Steven McCraw, qui a enfin eu le courage d'admettre que la police d'Uvalde avait pris la " mauvaise décision " de ne pas affronter le tireur plus tôt.
M. McCraw a conclu en déclarant : «Si vous voulez acheter une arme, vous voulez posséder une arme, c'est bien. Mais la limite d'âge doit changer. Et je pense qu'ils doivent faire plus de vérifications des antécédents à ce sujet. La seule chose que je sais, c'est que je ne laisserai pas ces enfants et mes collègues mourir en vain. J'irai jusqu'au bout du monde pour m'assurer que les choses changent. Si c'est ce que je dois faire pour le reste de ma vie, je le ferai.»
